On était parti quelques jours au vert
Michael rejetait le statut de pur-citadin: il y avait du chasseur en lui, de l’homme des bois. L’un des projets était donc de préparer un bon rable de lièvre, c’était la saison. On a commandé la bête, et on l’a eue, toute fraîchement tuée, depecée, et à peu près nettoyée. Et Michael allait s’occuper de nous arranger les rables à sa façon, motivé comme pas deux.

Michael avait une posture toute à fait particulière quand il s’affairait dans la cuisine. Cette photo a été prise bien après cette histoire mais j’y retrouve l’essence de mon vieux pote en mode cooking.
Concentré, attentif. Il y avait de l’enjeu dans le jeu.
La chorégraphie était au point, mais je n’y avais pas vraiment de rôle. Comme en plus ça puait grâve dans la cuisine j’ai décidé d’aller me promener pour m’ouvrir l’appétit.
Ceux qui ont préparé du gibier connaissent l’odeur dont je parle je suppose. Une odeur intéressante pendant une minute : ah la nature, quelle intensité…., et puis insupportable. Fosse sceptique style.
J’ai fait une super promenade.
Quand je suis revenu tout oxygéné j’ai trouvé Michael couleur vert olive.
On le connaît. Il s’était accroché. Macérant dans cette odeur de merde il avait exécuté sa recette dans tous les détails. On avait choisi un bon vin et tout.
Il a pas touché son assiette.
Original photo courtesy of Kathy Hargitt
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